Témoignage de Laurent PIZARD-JEAN
Professeur des écoles. Retraité. laurentpj@yahoo.fr
L'ECRITURE

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Quand les mots se taisent
laisse parler tes larmes
le long des souvenirs
laisse les rallumer
un à un
tous les éclats de rires
le parfum
des années
les plaisirs et leurs charmes
qui embrasent
la nuit
des douleurs
des couleurs
de la vie

POEMES
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Il nous faut peu de larmes
pour dire la détresse
il nous faut toutes nos larmes
pour noyer la tristesse
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Tous les jours
le poète
jardinier de l’éphémère
sème des mots aux quatre vents
avec des fleurs des champs
cueillies
à la main
le long des chemins
de la vie
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La nuit porte conseil
mais le jour porte bonheurs
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Toujours
Les roses pleurent
leurs pétales
bouquet après bouquet
mais
je n’oublie jamais
d’arroser
nos rosiers
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L'élégant chardonneret
tout guilleret
s'en est venu
d'un vol ténu
"Sans pratiquer l'art-thérapie, Anne-Françoise m'a très vite conseillé après le décès brutal de mon épouse, d'organiser mes journées, de reprendre une pratique artistique ainsi qu'une vie sociale avec des activités qui pouvaient m'intéresser, c'est ainsi que suite à une longue période de dépression sévère, d'isolement, et d'insomnies répétitives, je me suis peu à peu remis au jardinage, à lire, écrire des poèmes, à écouter de la musique, et inscrit dans une association pour apprendre l'italien. Le jardinage m'a permis de me retrouver, de reprendre racines dans le temps et l'espace, de renouer avec ces soins et plaisirs quotidiens que nous apportions à notre jardin et qu'il nous rendait si bien, cela m'a incité à de nouveau composer des "ikebana" à ma façon, pour ma femme qui les aimait tant et que j'honore de la sorte d'une nouvelle "présence".Chacun d'eux redonne sens à chacun de mes gestes.Ensuite la lecture de haïkus m'aida à reprendre l'écriture de poèmes, où des couleurs intemporelles, rendent vie à l'amour que je croyais à jamais perdu ; rendent corps à l'absence au coeur des transparences. L'écriture nous saisit, nous accompagne et nous transporte de poème en poème, au plus profond de nous même, bien plus loin que soi-même au plus près de ce/ceux,celui, celle qu'on aime. Elle unit l'ombre à la lumière, la pierre à la rivière, l'intime à l'universel.Enfin la musique et l'italien contribuèrent à me reconnecter à la vie sociale et à réactiver ma curiosité intellectuelle, tout en me reliant à certaines de mes origines familiales et à une foule de souvenirs.Ainsi chacune de ces activités avec ses dimensions artistiques directes ou indirectes m'a réconcilié avec la vie avec les autres avec moi-même et continue de m'aider dans ma reconstruction en harmonie avec la nature, dans le maintien des liens invisibles avec ma douce et tendre épouse."